Voilà, c'est ma deuxième tentative d'être accepté sur le serveur. Mon premier BG a été refusé. Je dois dire que ça m'a fait un choc car c'était une première pour moi. Je vous laisse juger de celui-ci.
(Pas de pitié s'il vous plait.)
Je suis dépossédé... Aliéné à moi-même. Le néant m'avale, je ne suis plus. Comme terre dans la terre ou flamme dans le jour, j'hurle mon silence à renfort d'absence. L'éternité me semble longue.
Pourtant, de cette ténébreuse transe j'émerge. Autour de moi, il fait noir. En dedans, c'est bien pire. D'incompréhension, je me recroqueville sur moi-même et j'attends, immobile. Je pleure comme l'horrible nouveau-né avorté que je suis. Je suis sec et même mes larmes font défaut. Je tente de pousser un cri pour attirer l'attention de ce monde, de cette absence de lumière. Seul un crachat informe de sang vicié couronne mes efforts. Les muscles de ma mâchoire atrophiée se dysloquent. Enfin, un hurlement se fait entendre du plus profond de mon désespoir :
« AaaaaaAAiiiiiIIIiddddE! »
Mon cerveau est rouillé par le temps et je n'ai que ce cri primaire. Inlassablement, je le répète.
Finalement, la nouvelle lune n'est plus et une lueur m'aveugle progressivement. Je comprends alors que j'ai réussi à attirer l'attention. Autour de moi, tout brille de mille feux. De grands êtres figés par une quelconque malédiction sont tout ce que perçoivent mes yeux décrépits.
Tout à coup, ils semblent tous s'agiter d'un même élan sous l'effet d'un pouvoir fantasmagorique. La peur en moi règne désormais, maîtresse incontestée. Finalement, je ressens cette expression divine sur mon corps, ou plutôt, je constate que les longs filaments noirs que j'ai
en guise de chef s'agitent dans le même sens que les géants. Ces êtres me veulent du mal, j'en suis certain. Mon instinct me hurle
de trouver refuge, que mon intégrité physique en dépend. Un problème s'impose : comment puis-je me déplacer?
Les grand appendices dégoûtants qui terminent mon corps peuvent peut-être m'être utiles. Je tente avec moult efforts de m'en remettre à eux. Ils ne semblent pas pouvoir supporter ma masse. Les tête pointues des êtres immenses s'inclinent de plus en plus dangereusement près de moi. La panique expulse sa soeur la peur d'un coup précis et, dès lors, je suis relayé à un rôle de second plan dans mon corps. Mu par cette source d'énergie nouvelle, erratiquement, je rampe vers l'inconnu.
Rares sont ceux à qui quelques arbres ont inspiré si grand émoi!
Au loin, vision insolite, une surface s'agite dans la même direction que tout le reste. Je m'y approche, toujours en rampant, mais avec beaucoup plus d'expertise, il faut le spécifier. Son contact est étrange et imprègne ma peau d'un substance sans couleur. Je décide de m'y engouffrer pour fuir ce monde trop inhospitalier. Elle semble si sereine cette surface.
J'y tombe comme un rocher trop lourd. Des morceaux se détachent de mon enveloppe physique et forment une auréole ensanglantée autour du pauvre enfant que je suis. Ainsi, je m'enlise au profondeur de la vase d'un étang et toute notion de temps s'altère en
moi.
Au bout d'une éternité ou plus, je me sens enveloppé et ammené à la surface. Je m'abandonne totalement à l'étreinte. Quelque chose semble se soucier de moi et c'est tout ce qui importe.
La première vision que j'eu de mon sauveur me fit bonne impression. Sons corps était d'une blancheur immaculée. Il s'exprima à moi d'une voix profonde que j'eu qualifié d'éthérée si j'avais la moindre connaissance de la signification de ce mot.
« Maaaiiis, Queee faisais-tu dooonnc aux proofonndeurs de cceeett abbbîmeee? »
La consternation palpable dans sa voix m'atteint au plus profond de moi et je ne pu que répondre péniblement car mon corps était
gorgé d'eau :
« MMeeEE.. CcCCaaa...ccChhheerR. »
Sa compréhension était évidente et les os qui constituaient son visage se crispèrent en un sourire. Il dit :
« Moonn nomm esst Ishhkur. Tuu faaiiss déssormaaiiss partiee ddeee llaaa graanndee familleee desss Mortanyss. Jee vaaiiss t'apprendreee touutt cee qui peeut t'êtree uutileee afinnn de noonn-vivreee parmiis nousss. Commeennt désireesss-tuu êtreee appellééé? »
Immédiatement, un mot s'imposa à mon esprit. De par la vitesse à laquelle il me percuta, j'en conclus qu'il m'avait été cher naguère. Avec la puissance requise pour créer une brèche dans la montagne à mains nues, je tentai de l'exprimer à vive voix. Je parvins à bafouiller :
« Oxxx... y... mor... eeuhh... »
Ishkur rit de bon coeur face à l'ironie inhérente à ce nom. J'ai pour ma part beaucoup à apprendre.
Note hrp :
Dans sa vie antérieure, Oxymore était un poète, j'ai donc fait transparaître ce fait un peu dans le texte mais je tiens à spécifier qu'il pense et agit de la manière la plus enfantine. (Ma passion quand
j'écris des textes est qu'ils soient beaux mais je vais m'efforcer en jeu afin de ne pas faire transparaître mon amour linguistique dans ce personnage qui, pour le moment, serait bien en peine d'utliser un seul des mots qui me viennent présentement à l'esprit.