L'Apprentissage
À venir
La Mort
Khalid serra sa mère contre lui, aussi fort que ses petits bras le lui permettaient. Il n'était pas très grand pour son âge, elle le savait et il sentait sa crainte.
« Tout irrra bien mèrrre, je rrreviendrrai vite! »
Zara lui donna un baisé sur le front et le poussa doucement vers son père, ne relâchant sa main qu'au dernier instant. Il venait d’avoir ses dix ans, et selon la tradition, son père allait l’emmener dans le désert et l’y abandonner pour que celui-ci devienne un homme. Aahmad, son père était un homme froid, qui laissait rarement paraître ses émotions. Il se contenta de partir en direction du désert sans adresser la parole à son fils.
Ils marchèrent ainsi plusieurs jours dans un silence que seul leurs pas venait briser, battant le sable de leurs pieds d’un rythme irrégulier. La journée était déjà bien avancé lorsqu’ils vinrent à manquer de provisions, Aahmad mis un genou sur le sol et prit son fils par les épaules. Pour la première fois depuis leur départ il lui adressa la parole :
« Fils.. je ne serrrai neh là pourr t’aider en ce jourrr. C’est une étape imporrrrtante de la vie d’un homme et tu dois la frrranchir seul. »
Khalid acquiesça d’un signe de tête, n’osant pas trop prononcer un mot dans un moment si important.
« Tu passerrras la nuit ici. À ton rrréveil, je ne serrrai plus là. Il t’apparrrtiendrra alorrrs de trraverrrser le Khandraas et de trrouver ton chemin pourr rrevenirrr à Najar’Him. »
Sur ces mots, Aahmad tira son fils vers lui et le serra dans ses bras lui susurrant un mot d’encouragement à l’oreille. Il se redressa vivement, tourna le dos à son fils puis parti d’un pas rapide. Khalid se laissa tomber dans le sable. Le soleil commençait déjà à se coucher, laissant s’abaisser sur le désert le sombre voile de la nuit.
Ce sont les bourrasques de vents qui réveillèrent l’enfant longtemps avant le levé du soleil. Le vent se levait rapidement et bientôt il ne serait plus possible de voir quoi que ce soit. Il grimpa au haut d’une dune, bravant la tempête de sable naissante qui s’abattait sur lui et, propulsé par une panique qu’il ne pouvait contrôler, se mit à courir droit devant lui. Il du rapidement fermer ses yeux pour éviter que les grains de sables virevoltants dans tout les sens ne viennent s’y infiltrer. Il continua à courir quelques minutes quand il tomba finalement sur le sol, extenué.
Il resta quelques instants étendu sur le dos, prenant de grande bouffé de l’air poussiéreux qui remplissait rapidement ses poumons. Chaque inspiration était plus douloureuse que la précédente et il comprit qu’il allait inévitablement mourir là. Il cessa donc de se battre avec la tempête. À plat ventre dans le sable, il n’était plus qu’une question de temps avant que sa vie ne s’éteigne. Sa toux creuse résonna une dernière fois dans sa tête et sa vie s'éteignit.
Le calme dont l’enfant fit preuve dans sa mort attira pendant un cour instant l’attention de Kalos. Quelques jours plus tard s’éveillait un être nouveau dans un sombre recoin de Mortancia.