Bienvenue à Mortancia
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 [BG] Zymeth

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Zymeth, Mortanyss

Zymeth, Mortanyss


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Date d'inscription : 21/09/2009

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MessageSujet: [BG] Zymeth   [BG] Zymeth Icon_minitimeLun 21 Sep - 12:52

Renaissance et errance


Lorsque j'ouvris les yeux je vis le ciel grisâtre parcouru par le vol macabre d’un sombre corbeau. Cette vision étrange, j'en fus presque aveuglé, comme si émanait de ce ciel une lumière bien trop intense, comme ci je voyais clair pour la première fois de mon existence, de cette existence.
Je réalisai bientôt que j'étais allongé sur le sol au milieu d'une plaine et subitement je me redressai. Trop subitement peut-être car je sentais que tout mes muscles étaient tendus, crispés, ayant comme perdu leur souplesse durant …

durant...quoi ?

...instantanément mon esprit chuta dans l'abysse de mon absence totale de souvenirs, comme si j'étais entré dans un labyrinthe sans entrée, ni sortie et même dépourvu de toute structure cohérente, comme un songe incompréhensible emprisonnant mon esprit d'une manière invisible dans une réalité de néant.

Je fus détaché de mes pensées par ce qui semblait être des gémissements de douleurs et d'agonies, tout proche. Soudain je réalisai qu'autour de moi, plusieurs hommes étaient répandus sur le sol dans des poses plus ou moins tragiques, gisant à terre, morts. Cependant l'un d'eux semblait avoir survécu car, gisant au sol et une main posé sur son bras ensanglanté, il paraissait m'avoir remarqué et tendait une main implorante vers moi tout en me suppliant de venir l'aider. Sans comprendre pourquoi et toujours perdu dans l'ignorance de la compréhension de tout ce qui m'entourait, je me dirigeai lentement vers l'homme blessé.

Je l'observai un instant, et me rendis compte que nous portions tout deux la même chose : tenue de cuir, fourreau pour épée longue, bottes larges, surcot noir en laine frappé d'un emblème -que je n'arrivai à identifier-, cape épaisse de couleur rouge et un foulard noir... et là comme par réflexe ma main se porta instantanément à mon propre foulard. Mon geste, exécuté presque instinctivement, me parut subitement étrange et mon regard vitreux se perdit dans le vide devant moi. Mon incompréhension fut coupée court lorsque le blessé se fit plus insistant : m'implorant pathétiquement de le ramener avec moi.

Perdu et isolé, je me résolus à lui accorder ma confiance et je passai son bras par dessus mes épaules, l'aidant difficilement à marcher. Réalisant que je ne savais où nous devrions aller, je lançai mon regard perdu tout autour de moi et aperçus une route vers laquelle nous nous dirigeâmes bientôt. Mais quelle direction choisir ? Ce chemin pouvait autant nous mener à l'ouest qu'à l'est et pourtant dès que je vis cette route, je sus au plus profond de mon être que j'emprunterais le chemin me menant à l'est.

Comme guidé par une entité supérieure, ma route se poursuivit longuement, toujours trainant à mes cotés cette misérable loque d'homme sans ressentir pour ma part la moindre faiblesse. Jours et nuits s'enchainaient rapidement autour de moi et pourtant jamais je ne cessait de poursuivre ma marche : lente, inexorable et chaotique. Mon corps semblait animé par une puissance dépassant les limites de la force physique ou du temps. Mais bien que je suivait avec zèle et sans le moindre doute cette route, en mon esprit ne pouvaient s'empêcher d'apparaitre moult questions :

Où suis je exactement ?

Pourquoi suis je ici ?

Pire encore : Qui suis je ?


Ces questions hantaient mon esprit sans jamais trouver de réponses et ma bouche n'arrivait en fait même pas à les formuler. A vrai dire je n'avais pas prononcé le moindre mot depuis ma prise de conscience ou devrais je dire mon « Éveil » ...

Cela faisait plusieurs jours que nous marchions lorsque brusquement l'homme à mes côtés gémit de douleur, me disant que sa blessure le faisait horriblement souffrir, me demandant de le poser au sol, ce que je fis. Je me rendis compte que sa blessure au bras s'était réouverte.

Le sang en émanait lentement, avec grâce et volupté, un éclat brillant se reflétant sur le large filet de liquide vermillon en dégoulinant. Cette couleur, cette odeur, ce liquide épais avaient sur moi un étrange effet hypnotique si bien que tout ce qui m'entourait n'avait subitement plus aucune importance. Je me rendis compte qu'après tous ces jours de marche, je n'avais ni mangé ni bu et tout à coup ce sang me semblait des plus appétissants. Sans réfléchir je portai mes lèvres à la blessure de mon compagnon de voyage, léchant frénétiquement tout ce sang qui se perdait en dégoulinant de son bras, tirant une énergie nouvelle et puissante du succulent liquide vermillon.

Brutalement, l'homme me repoussa de toute ses forces, son regard horrifié me détaillant, comme s'il venait subitement de comprendre quelque chose et il aurait sûrement voulut crier son désarroi mais déjà je m'étais dirigé chaotiquement vers lui et je m'étais jeté sur son corps anéanti par la fatigue, mes mains agrippant sauvagement ses cheveux et je vins marteler sa tête contre le sol, encore et encore, alors que ses propres mains tentaient désespérément d'atteindre mon visage pour me faire cesser.

Lorsque je me rendis compte que mes efforts étaient désormais vains -car il ne restait de l'arrière du crâne de cet homme plus qu'une bouillie infâme dégoulinant à moitié sur le sol- je portai instinctivement mes lèvres au bras du cadavre pour en dévorer de larges bouchés de viande. Mais bientôt mon allégresse macabre laissa place à mon amertume et à mon désemparement, ne comprenant plus rien de ce qu'il m'arrivait je me levai lentement et laissai mes jambes maladroites me guider comme une bête perdue et errante dans un environnement inconnu, le sang ruisselant de ma bouche.

Qui suis je ?

Je tombai à genoux au bord d'un lac calme et mon regard vitreux se posa bientôt sur le visage de la créature qui semblait se dessiner à la surface de l'eau.

Qui suis je ?

Et je la vis : cette mine grisâtre et pourrissante avec ses joues creuses et morbides, avec son nez aquilin et ses lèvres charnues, rouges du sang d'un mortel ; cette tête de monstre chimérique à moitié chauve, plus proche de la mort que de la vie, était la mienne. J'en fus révulsé et horrifié mais bientôt mon horreur se changea lentement en questionnement : comment …? Et ma main se porta lentement au foulard noir à mon cou, glissa au dessous et je compris enfin : sous ce foulard je sentais de mes mains froides une longue blessure qui avait été creusée par un coup rapide et puissant de dague au travers de mon cou. Je passai mes doigts dans la cavité, sentant quelques insectes s'y baladant puis retirai lentement ma main avec gravité. J'étais bel et bien mort et pourtant je continuais à me mouvoir et à penser...

Je ne savais dans quel but, ni pourquoi j'avais été choisi, mais j'étais devenu un Mortanyss.

Après un moment, je repris lentement ma route, toujours guidé par mes pas chaotiques de zombie, le vide persistant dans mon esprit alors que je n'apprendrais que plus tard que mon chemin me mènerait à Mortancia où je devrais réaliser pleinement ma destinée.
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